Je suis déjà le protecteur

En curatelle simple

Le rôle du curateur familial

La curatelle simple est la mesure de protection judiciaire la plus « légère », et donc la moins contraignante. La personne protégée continue à recevoir sur son compte bancaire ses revenus. Elle paie seule ses dépenses et factures, avec son chéquier, sa carte bleue etc…


Votre rôle est d'informer la personne protégée de vos actions et de l'informer sur ses droits. Vous devez respecter sa volonté et ses préférences.

Votre rôle est aussi d’assister la personne, c’est-à-dire ‘faire avec’ la personne pour les actes les plus importants.

Vous devez assister votre proche pour les actes importants, ce que la loi appelle les actes de disposition.

Par exemple : Vos deux signatures seront nécessaires pour retirer l’argent de son compte épargne, pour acheter un bien immobilier, faire un emprunt, souscrire une assurance vie. Attention, dans certains cas, vous devez demander l’autorisation au juge avant.

Le juge peut indvidualiser la mesure dans le jugement et aménager la curatelle de votre proche. Pensez à lire le jugement pour connaître l'étendue de vos missions.

PROTECTION PERSONNELLE

Thématique

Ce qui ne va pas changer

Ce qui va changer

 

 

 

Vie quotidienne

La personne continue à recevoir son courrier.

La personne continue à vivre comme elle le souhaite :

  • Elle gère elle-même son emploi du temps,

décide elle-même de ses activités …

  • Elle mange ce qu’elle veut, elle fait elle- même ses courses et achats courants (nourriture, produits d’hygiène, cigarettes …).

Le curateur devra toutefois informer le juge des tutelles en cas de danger pour la personne elle-même ou pour d’autres personnes.

 

Citoyenneté

La personne garde son droit de vote.

 

La personne protégée peut faire seule les démarches de renouvellement de la carte d’identité.

 

Vie sociale

 

La personne peut voir toutes les personnes qu’elle souhaite, et les accueillir chez elle. Elle peut avoir toutes les relations amicales, sentimentales, sexuelles qu’elle souhaite. Le curateur ne peut pas interdire la personne protégée de voir ou rencontrer d’autres personnes. Mais il peut saisir le juge s’il estime que la personne se met ou se trouve en danger

 

Famille

 

 

 

La personne détient toujours l’autorité parentale relative à ses enfants. Elle prend seule toutes les décisions concernant ses enfants.

La personne peut faire un testament ou le révoquer.

Elle ne peut accepter une succession sans l'assistance de son curateur.

La personne pourra se marier après en avoir informé son curateur.

La personne choisit seule de se pacser et est assistée uniquement dans la signature de la convention de PACS..

La personne pourra divorcer avec l’assistance de son curateur.

La personne protégée aura besoin de l’assistance du curateur pour faire une donation.

 La personne protégée devra être assistée de son protecteur pour pouvoir conclure un contrat de mariage.

Santé

cf.fiche 11

 

La personne décide elle-même de suivre ou non le traitement prescrit par le médecin.

La personne prend elle-même les décisions médicales dans la mesure où elle est mesure de le faire et de comprendre les choix qu’elle doit faire.

Si la personne ne peut décider elle- même, et si le juge l’a prévu, le curateur pourra assister la personne protégée pour l’aider à prendre ses décisions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mesure de curatelle simple (suite)

PROTECTION AUX BIENS

Thématique

Ce qui ne va pas changer

Ce qui va changer

Logement

cf. fiche 12

La personne entretient seule son logement. Le curateur demeure attentif à ses besoins concernant ce dernier.

Elle décide elle-même de son lieu de vie. Le curateur ne peut pas décider à sa place. En cas de difficulté, le juge sera saisi.

L’achat ou la vente d’un bien immobilier sera réalisé avec le curateur.

Si il s’agit du domicile de la personne protégée, il faudra l’autorisation du juge.

Banque / Argent

 

 

La personne a toujours son chéquier et sa carte bleue.

La personne continue à payer les dépenses

fixes et nécessaires (loyer, assurances …).

 

La personne peut ouvrir, gérer et clôturer le compte de son enfant mineur.

Les retraits des comptes épargne et de placements seront faits avec l’assistance du curateur.

Certaines dépenses importantes doivent être anti- cipées.

L’assistance du curateur sera nécessaire pour souscrire un emprunt.

Il faudra l’autorisation du juge pour fermer un compte existant avant la mesure et pour ouvrir un compte dans une nouvelle banque.



Infos connexes (sur le site)

Document(s)

Faq

  • La durée de la mesure est fixée par le juge sans que celle-ci puisse excéder 5 ans (Article 441 du Code Civil). Pour une tutelle, le juge peut fixer une durée plus longue (10 ans maximum) si l'altération des facultés personnelles de la personne n'apparaît manifestement pas susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises par la science.

    Avant l'issue de la durée fixée dans le jugement, une demande en renouvellement doit être déposée auprès du juge des tutelles pour que la mesure soit réexaminée.

  • Contrairement aux mandataires judiciaires à la protection des majeurs, les tuteurs et curateurs familiaux ne doivent suivre aucune formation.

    Vous pouvez bénéficier gratuitement d'information et de soutien par un service ISTF proche de chez vous. Pour le trouver, vous pouvez consulter la rubrique "une aide près de chez vous/accéder à la recherche" de ce site. Les services ISTF sont financés par l'Etat.

  • Les familles exercent à titre bénévole la mission de protection. Le juge des tutelles, peut autoriser le versement d’une indemnité (dont il fixera le montant) à la personne en charge de la protection. C’est à la personne protégée de supporter cette charge financière. Le critère d’attribution est fonction de l’importance des biens gérés ou de la difficulté à exercer la mesure.

  • Le protecteur, familial ou professionnel, donne à la personne protégée toute information sur sa situation personnelle, les actes concernés, leur utilité, leur degré d’urgence, les effets et les conséquences d’un refus de sa part. Il donne ces informations selon des modalités adaptées à l’état de la personne et selon son degré de compréhension.

  • Pour demander l'ouverture d'une mesure de protection juridique, il faut d'abord obtenir un certificat médical d'un médecin. Ce certificat, qui établit l'altération des facultés de la personne, doit être rédigé par un médecin inscrit sur une liste établie par le procureur de la République.

    Où trouver cette liste ? En appelant le tribunal judiciaire dont dépend la résidence de la personne à protéger. Vous trouverez ce tribunal avec le code postal sur le site justice.fr (recherche par code postal). Cette liste est disponible auprès du greffe du juge des tutelles du tribunal judiciaire dont dépend la personne à protéger.

    Son contenu ? Le certificat circonstancié décrit l'altération des facultés du majeur et son évolution prévisible. Il précise les conséquences de cette altération sur la nécessité d'être assisté ou représenté, et indique si la personne est en état d'être entendue par le juge. Le médecin inscrit peut  demander au médecin traitant des éléments de nature médicale pour caractériser l’état médical de l’intéressé.

    Le certificat est remis au demandeur de la mesure sous pli cacheté, à l'attention exclusive du juge des tutelles ou du procureur de la République.

  • Non, la mesure de protection n'est pas définitive. La durée de la mesure est fixée par le juge. A tout moment, la mesure peut être modifiée (allègement ou aggravation) ou la mainlevée peut être ordonnée compte tenu de l’évolution de l’état de santé de la personne protégée (Article 442 du Code Civil).

    Pour cela, Il est nécessaire de saisir le juge des tutelles par courrier. Lorsqu'une demande d'allègement ou de mainlevée est demandée, il convient de joindre un certificat médical à la demande. Ce certificat médical peut être demandé à tout médecin (notamment le médecin traitant). Pour toute demande d'aggravation de la mesure, il doit être joint un certificat médical circonstancié d'un médecin inscrit sur la liste du procureur de la République.

    Après avoir reçu la personne protégée, le juge décidera s'il y a lieu de maintenir, d'alléger ou de lever la mesure de protection.

Liens externes

Lexique

  • Acte de gestion courante. Acte de gestion du patrimoine pour conserver ou augmenter sa valeur. Par exemple : conclusion d’un contrat d’assurance, achat de meubles pour le logement, travaux d’entretien de la maison, etc.
  • Actes relatifs à la personne (autres que les actes strictement personnels). Par exemple : décisions relatives à la santé, au droit à l’image, etc.
  • Il s’agit d’un acte de nature si personnelle qu’il ne peut être accompli que par la personne concernée, son consentement étant un élément constitutif de l’acte. Son accomplissement ne peut jamais donner lieu à assistance ou représentation de la personne protégée. Par exemple : la déclaration de naissance d’un enfant, sa reconnaissance, les actes de l’autorité parentale, la déclaration de choix ou du changement du nom d’un enfant et le consentement donné à sa propre adoption ou à celle de son enfant (cette liste n’est pas exhaustive).
  • Acte qui va avoir un impact grave et durable sur le patrimoine . Par exemple : la vente d’une maison, l’ouverture d’un compte bancaire
  • En matière de protection des majeurs, le régime d’assistance consiste à aider une personne qui ne peut accomplir seule tous les actes ou les démarches, mais sans la remplacer ; La curatelle est un régime d’assistance. Depuis 2019, une habilitation familiale peut également être un régime d’assistance. Source : « Protéger un majeur vulnérable : tutelle, curatelle, mesures alternatives », de E. PECQUEUR et L. PECAUT-RIVOLIER